Quels sont les effets de l’augmentation des émissions de Gaz à effet de serre sur le climat ?

La perspective d’un changement climatique global résultant de l’augmentation
des gaz à effet de serre constitue désormais un risque dont la réalité est très largement reconnue. Cette phase d’alerte a posé et pose encore, des problèmes difficiles. Comment traduire de manière suffisamment forte et audible un sentiment d’urgence face à l’évolution de notre environnement?


1°) Des faits déjà produits

- Depuis 1750, le taux de CO2 dans l’atmosphère a augmenté de 30%, celui de CH4 de 154%.
- Depuis la fin du 19ème siècle, la terre s’est réchauffée de 0.6° et on a assisté a une montée du niveau des océans de 10 à 25cm.
- Toutes les analyses confirment l’effet notable des activités humaines sur ces variations, même s’il demeure de nombreuses incertitudes sur leurs évaluations, et surtout sur les conséquences qui peuvent s’ensuivre.
- « La comparaison entre le changement observé dans la température moyenne globale et le résultat des simulations suggère que le réchauffement des cent dernières années, est vraisemblablement pas dû aux seules causes naturelles et que les caractéristiques géographique d’un réchauffement, dû aux activités humaines, sont identifiables dans les observations du climat ».
- Le nombre d'ouragans de catégories 4 et 5 a quasiment doublé en trente ans.
- Le paludisme affecte désormais certaines régions montagneuses, comme les Andes.
- La fonte des glaces du Groenland a plus que doublé en dix ans.
- Quelque 280 espèces végétales et animales ont déjà réagi à ce changement climatique en se rapprochant des pôles.


2°)Des conséquences, dans un futur proche, non négligeables.

A partir de modèles simples, on calcula que si on doublait la concentration de CO2, alors la température de la Terre augmenterait de 4 ou 5 degrés et qu’elle diminuerait d’autant si on divisait par 2 cette concentration. Bien entendu, à l’époque, un tel changement n’était envisageable que sur plusieurs millénaires. Aujourd’hui les quantités de CO2 émises dans l’atmosphère le rendent possibles en quelques dizaines d’année seulement (Joseph Fourier (1768-1830)).


D’après les rapports du GIEC, d’ici 2100, selon différents scénarios liés au développement de la société, le réchauffement pourrait atteindre 1.4 à 5.8° C entraînant la fonte des glaciers et donc la hausse du niveau de la mer de l’ordre de 9 à 90cm. Actuellement, des modifications du climat sont constatées dans plusieurs régions du globe. Les régions les plus froides comme la Sibérie et l'Arctique sont particulièrement concernées et très étudiées, notamment pour expliquer des observations telles que la fonte des glaciers et l'augmentation des crues des grands fleuves sibériens









Le coût des dommages liés à une augmentation de la température de 2.5°C, est estimée à 1.5-2% du PIB mondial. Ce coût se décline en 1-1.5% du PIB pour les pays développés et il pourrait être très supérieur à 2% pour les pays en développement.

Cette hausse des températures devrait provoquer également des cycles hydrologiques plus vigoureux, c’est-à-dire des sécheresses et des inondations plus sévères et une augmentation des précipitations (avec inondations à la clef) et surtout une modification géographique de la répartition de ces précipitations. Un accroissement de la sécheresse entraînerait une chute des rendements agricoles dans les zones arides, et donc des risques de famine. Les périodes de sécheresse se multiplieraient, ainsi que les feux de forêts et de broussailles.












Hormis dans les régions froides, où la mortalité due au froid reculerait, le réchauffement climatique aurait essentiellement des conséquences préjudiciables sur la santé humaine. Le nombre des décès liés au réchauffement pourrait doubler d'ici 25 ans et s'élever à 300 000 par an.

D’une part, le renforcement et l’allongement des périodes de chaleur augmenteraient, principalement dans les villes, la mortalité et les affections cardiorespiratoires ; d’autre part, les aires touchées par les maladies infectieuses véhiculées pas les insectes tropicaux s’étendraient considérablement. Il est probables que les pays les moins développés et les écosystèmes les plus vulnérables souffriront le plus des changements climatiques par le passage sous le niveau de la mer de zones côtières, d’îles, d’archipels…
D’une façon générale, l’amplitude et la fréquence des orages, des inondations et des crues, des tempêtes ainsi que des cyclones pourraient augmenter, entraînant ainsi une intensification des accidents météorologiques.








Avant 2050, toute la glace de l'Océan Arctique se liquéfierait chaque été. Plus d'un millier d'espèces pourraient s'éteindre à travers le monde.

Une évolution rapide et soutenue du climat pourrait aussi modifier l’équilibre entre les espèces, et provoquer un dépérissement des forêts, qui son notamment des puits de CO2.

En France, on prévoit d’ici à 2060, un accroissement de 1° C à 2° C de la température moyenne, avec pour impacts : une redistribution des cartes dans l’agriculture, due à la réduction des cycles de culture ; une redistribution des pathologies entre hiver et été ; un risque accru de submersion des deltas, des lagunes et des marais maritimes ; une redistribution de la flore ; une nette diminution de la durée d’enneigement particulièrement en dessous de 1500m d’altitude.

On se fie davantage aux prévisions concernant la température qu’à celles concernant le cycle hydrologique. Les conséquences de l’effet de serre se basent donc principalement sur la hausse de température.





Evolution de la température moyenne annuelle en surface observée sur l'Hémisphère Nord depuis 1861.







Les valeurs indiquées représentent l'anomalie par rapport à la moyenne de la période 1950-1979 prise comme référence.
(Source des données: Jones, T.M.L. Wigley, P.B. Wright, T.A. Boden, 1990, NDP-022/R1, Carbon Dioxide Information Center, Oak Ridge National Laboratory, Tennessee, USA)

D’après le rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC)





* GIEC : Le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat a été créé conjointement par l’Organisation météorologique mondiale et par le Programme des Nations Unies pour l’environnement en 1988. Il a pour fonction d’évaluer :
- Les données scientifiques disponibles sur l’évolution du climat
- Les incidences écologiques et socioéconomiques de cette évolution
- Et de formuler des stratégies de parade, dites d’atténuation et d’adaptation. Le GIEC a notamment produit un premier rapport d’évaluation en 1990, et un second rapport d’évaluation en 1995

Que faire ?

Les actions à grandes échelles :

Le protocole de Kyoto:

Qu'est-ce que c'est?

Le protocole de Kyoto est une conférence qui s'est tenue à Kyoto au Japon, le 10 décembre 1997. Il s'agit en réalité de plusieurs pays (surtout des états développés), qui se sont réunis pour discuter des solutions envisageables pour l'avenir afin de limiter l'effet de serre et ses conséquences néfastes pour la planète.
Ce protocole fait suite à la convention sur les changements climatiques de la conférence de Rio. Le "protocole" est en fait la résultante de la conférence de Kyoto.

Quand? Où? Quels pays concernés?

La conférence de Kyoto s'est tenue à Kyoto; une ville située au Japon, le 10 décembre 1997. La majorité des pays qui y ont été représentés sont des états développés mais en tout il y a eu des délégués des 160 pays différents. Cependant, à l'issue du débat les objectifs de réduction concernent seulement 30 de ces pays.



Le sujet en général.

La conférence de Kyoto traite de l'effet de serre et de ses conséquences sur la planète. Ainsi, durant cette conférence les représentants des divers états se sont concentrés sur les solutions les plus efficaces et les plus appropriées pour lutter ou au moins diminuer l'effet de serre.
Cette conférence à été organisée du fait que depuis 1850, et surtout depuis 1975 la température moyenne à la surface de la Terre a augmenté considérablement. De plus l’évolution climatique récente trahit l’influence de l’augmentation des gaz à effet de serre. Ainsi le sort de la planète a enfin préoccupé les pays du monde entier.



Les objectifs pour l’avenir.

Le protocole prévoit de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 5% d’ici 2008/2012 par rapport à l’année 1990. L’accord résulte en réalité d’un compromis comme dans toute négociation. Le protocole accepte finalement la proposition du japon qui est de fixer des objectifs différents selon les pays.
Globalement, les participants ont fini par décider qu’il devrait y avoir une diminution de 5.2% entre 2008 et 2012 par rapport aux niveaux de 1990 de six gaz à effet de serre différents.
Trois gaz importants: CO2, CH4 et N2O, ont été mesurés par rapport au niveau de 1990. Pour les gaz ayant une durée de vie plus longue (hydrofluocarbures, perfluocarbones et hexafluorures de soufre) on a calculé par rapport au niveau de 1995. A la suite de cela, les Etats-Unis doivent réduire leurs émissions de 7%, le Canada de 6% et l’Union Européenne de 8%.


Les suites au protocole de Kyoto.

Contrairement à la déclaration de Rio, le protocole de Kyoto prévoit des sanctions pour les pays qui ne respecteraient pas les dispositions de l’accord.
En mai 2006, le Canada annonce qu’il ne tiendra pas ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre. Les niveaux actuels d’émissions de gaz à effet de serre sont loin des engagements pris par les pays industrialisés dans le cadre de Kyoto. Ainsi, suite à tout cela le protocole de Kyoto ne paraît pas en voie de réussir à respecter les objectifs de réduction prévus.
Il reste cependant quelques points d’optimisme :
*Plus de 200 maires américains se sont engagés à atteindre dans leur ville les objectifs fixés par Kyoto.
*La province du Québec a déclaré ne pas s’aligner sur le Canada.
Cependant, ces quelques bonnes résolutions ne semblent pas peser très lourd.
La position américaine.
Selon les Etats-Unis, l'Amérique est en quelque sorte beaucoup moins polluante que les autres pays; ce qui est vrai lorsqu'on raisonne en tonnes de CO2 par an et par habitant.
Ainsi l'élection de George W. Bush à la maison Blanche au début de l'année 2001, fait basculer le processus en mars 2001. le nouveau président américain annonce que les Etats-Unis ne respecteront pas le protocole de Kyoto car il ne va pas dans le sens de leurs intérêts économiques.
Quelques jours plus tard dix personnalités dont les ex-dirigeants américains et soviétiques Jimmy Carter et Mikhaïl Gorbatchev demandent au président Bush de revenir sur sa décision.
Finalement le 15 février 2002, le président George Bush annonce un programme de réduction des gaz à effet de serre moins contraignant que le protocole de Kyoto: une réduction de 18% des gaz à effet de serre en 10 ans. Ainsi les Etats-Unis devraient faire passer leurs GES de 183 à 151 tonnes d'ici 2010.
Le plan Bush est doté d'un budget de 4.6 milliards de dollars, dont 920 millions consacrés au développement des énergies alternatives.
Cependant selon des calculs disponibles, ces réductions cacheraient en réalité une augmentation de 14 à 25% de leurs émissions.


La conférence de La Haye:


La conférence de La Haye s'est tenue en novembre 2002.
Elle avait pour objectif de fixer les règles d'application du protocole de Kyoto. Trois grands groupes y ont siégé énergiquement:

*Le groupe parapluie (umbrella) qui est constitué principalement des Etats-Unis, du Canada et de la Russie; mais aussi de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande, de la Norvège, de l'Islande et de l'Ukraine.
Tous ces pays souhaitent installer un marché mondial des droits d'émissions des gaz à effet de serre.

*L'Union Européenne, souhaite créer un marché des droits d'émissions comme un compromis aux mesures de réduction. Elle s'oppose au groupe parapluie sur l'importance accordée aux puits de carbone (forêts, océans, …) qui absorbent naturellement les émissions de CO2 .

*Le G77, coalition hétéroclite de pays directement touchés par l'élévation du niveau des gaz à effet de serre, et de pays pauvres qui refusent de mettre en péril leur développement économique. Ceux-la remettent la fautent sur les pays riches car il rejettent plus de gaz à effet de serre.

La conférence de La Haye s'est soldée par un échec du fait que les 180 participants n'ont pas réussi à s'entendre sur les permis d'émissions de gaz à effet de serre.



La conférence de Bonn:


Cette sixième conférence des nations unies jouait un rôle déterminant pour la survie du protocole de Kyoto; car, du fait du retrait américain et de la menace de certains pas de ne pas ratifier l'accord, la possibilité d'un échec était bien réelle.


A Bonn du 16 au 27 juillet 2001, quatre sujets étaient prédominants:

*Le financement des mesures pour aider les pays du sud à s'adapter aux changements climatiques.

*Le marché des droits d'émission des gaz à effet de serre et le transfert des technologies vers le sud.

*Le rôle des puits de carbone.

*Le régime d'observance des règles du protocole de Kyoto.


Après des jours et des jours de discussions les divers pays arrivent à un entendement:

¤Les pays développés annoncent la création de fonds pour aider les pays en développement face aux changements climatiques: leur contribution s'élève à 410 milliards de dollars américains en 2005.

¤Au final, les participants ont parvenu à s'entendre sur un système d'observance des règles du protocole de Kyoto:
~Si un pays dépasse son objectif de réduction d'une tonne, il devra réduire ses émissions de 1.3 tonne supplémentaires pendant sa deuxième pèriode d'engagement qui commence en 2013


L'entente est considérée comme historique, les groupements environnementaux du monde entier se déclarent surpris de la survie du protocole. Cependant, il y a eu quelques reculs par rapport au texte original.






Les actions à petite échelle :


*Changez vos ampoules à incandescence pour des ampoules fluorescentes compactes (CFL)Une ampoule fluo consomme 60% d'énergie en moins.
*Climatisation : baissez le thermostat de 2° en hiver et montez-le de 2° en été.
*Nettoyez ou remplacez les filtres de votre chaudière et de votre climatiseur
*Installez un thermostat programmable:Il abaissera automatiquement la température de l'air conditionné pendant votre sommeil et la relèvera le matin.
*Vous renouvelez votre appareillage électrique? Choisissez les modèles les moins gourmands en énergie:Recherchez les marques et modèles les plus efficaces.
*Recouvrez votre chauffe-eau d'un isolant thermique
*Limitez votre consommation d'eau chaude:Chauffer de l'eau mobilise une énergie considérable. Vous pouvez réduire la consommation d'eau chaude de diverses manières, notamment en utilisant des douchettes à grosses perforations et en lavant vos vêtements à l'eau tiède ou froide.
*Utilisez chaque fois que possible une corde à linge plutôt qu'un sèche-linge
*Éteignez votre matériel électrique lorsque vous ne l'utilisez pas:En éteignant le téléviseur, le lecteur de DVD, la chaîne stéréo et l'ordinateur lorsque vous ne vous en servez pas.
*Débranchez le matériel électronique quand vous ne l'utilisez pas:Un téléviseur, un chargeur de téléphone portable, un appareil muni de diodes ou d'un tableau lumineux qu'on laisse en veilleuse consomment de l'électricité sans qu'on s'en aperçoive. Au total, cela représente 5% de la consommation d'énergie domestique, soit un rejet annuel de 18 millions de tonnes de carbone.
*N'utilisez votre lave-vaisselle que s'il est plein et pressez la touche "Éco"
*Isolez votre habitat:Une bonne isolation des murs et des plafonds diminuera vos dépenses de chauffage de 25%.
*Recyclez vos déchets

*Utilisez du papier recyclé:Sa fabrication nécessite 70 à 90% d'énergie en moins. Vous contribuerez aussi à protéger les forêts.
*Plantez un arbre:Un arbre absorbe au cours de sa vie 1 tonne de dioxyde de carbone. L'ombre qu'il fournit à votre habitat peut vous aider à réduire vos frais de climatisation de 10 à 15%.


*Demandez un "audit énergie" de votre maison:Des organismes spécialisés évalueront la qualité de l'isolation de votre résidence et l'efficacité de ses installations thermiques et électriques. En optimisant votre habitat, vous ferez baisser d'un tiers vos dépenses énergétiques.

*Utilisez des sources d'énergie naturelles:Certaines régions se prêtent à l'utilisation d'énergies propres et renouvelables comme le vent (éoliennes) ou le soleil (panneaux solaires).





*Consommez de préférence les produits agricoles de votre région:Cela réduit les dépenses énergétiques engagées pour leur transport et sert les intérêts économiques de votre communauté.
*Achetez des produits frais plutôt que des surgelés:La production de surgelés requiert dix fois plus d'énergie.

*Consommez "bio" aussi souvent que possible Les cultures biologiques captent et stockent bien plus efficacement le CO2 dans le sol.

*Privilégiez les transports en commun, le covoiturage, la bicyclette ou la marche

*Organisez le covoiturage avec vos collègues ou compagnons d'études

*Faites réviser votre voiture:Un entretien régulier de votre véhicule rentabilisera sa consommation de carburant et réduira ses émissions. Si 1% des automobilistes entretenaient correctement leurs voitures, des milliards de tonnes de CO2 ne s'échapperaient plus dans l'atmosphère.

*Vérifiez la pression de vos pneus une fois par semaine: Un gonflage adéquat vous fait économiser plus de 3% d'essence.. Rentabiliser le carburant, même à cette échelle, fait déjà la différence!

*Vous changez de voiture? Choisissez un modèle qui consomme moins d'essence:Vous réduirez de façon significative vos émissions de CO2. Une hybride sera encore plus rentable et moins polluante